Autriche : Mein Vater ist Marokkaner

En présence de la déléguée régionale aux affaires sociales de la région du Vorarlberg autrichienne Dr. Greti Schmid, du Colonel marocain Hasnaoui Mohamed représentant le président de la commission de l´histoire militaire du Maroc le général Bouchaïb Arroub, de l´historien autrichien Dr. Wolfgang Weber, de la députée Sabine Mandak, de conseiller de la culture de la ville de Feldkirch Dr. Karl-Heinz Albrecht, des enfants issus des soldats marocains, qui ont participé à la libération de l´Autriche du nazisme durant la seconde guerre mondiale, des représentants de la presse autrichienne, suissesse et allemande et d´un nombre important des intéressés, l´Autriche a rendu hommage aux enfants de nos soldats et à travers eux à ces derniers eux-mêmes.

L´occasion de cet honneur est la publication en allemand du livre du chercheur austro-marocain Dr. Hamid Lechhab de Matmata: «Mein Vater ist Marokkaner» à l´occasion du soixantième anniversaire de la libération de l´Autriche. L´importance de ce livre consiste dans le fait qu´il traite un sujet tabou dans l´histoire des relations internationales. Les enfants issus des soldats marocains et français dans la région du Vorarlberg et du Tyrol sont restés à la marge et de l´histoire et des sociétés autrichienne, marocaine et française. Chaque pays à d´autres raisons de l´ignorance de ces enfants: en Autriche ils sont venu dans un temps inconvenable. Issus des relations hors mariage dans une région catholique très conservatrice, ils ont connu toutes les discriminations possibles et imaginables. En France, on essaye d´esquiver d´ouvrir la voie à ces hommes et ces femmes pour retrouver leurs traces biologiques de peur de demander des comptes aux responsables Français. Au Maroc on ne sait même pas qu´ils existent.

On estime le nombre des enfants issus des pères marocains à environ 200 personnes. Ces gens personnifient en chair et en os le passage de nos soldats dans ces contrées lointaines, pleines de danger, où la faim, la mort et les maladies rodaient. Ignorer ces femmes et ces hommes après leur découverte de la part du Maroc et des marocains, c´est ignorer notre histoire et notre participation à la libération de l´Europe et du monde des dictatures totalitaristes. Ces austro-marocains (nes) sont le pont qui lie le peuple autrichien et le peuple marocain. Le Maroc est sollicité à prendre sa responsabilité humaine et historique envers eux.

Parmi eux il y a des ingénieurs, des politiciens, des hommes d´affaires de renommé internationale, des techniciens qualifiés, des agriculteurs etc. qui ont pu forgé leur chemin professionnel. A l´aube de leur retraite, ils ne demandent qu´une chose: les aider à trouver leur racines marocaines.

La présence d´un représentant de la commission de l´histoire militaire marocaine est un geste apprécié, symbolique certes, mais qui peut contribuer à motiver ces gens à ne pas rendre les armes dans la recherche de leurs racines marocaines. Une visite officielle au Maroc d´un groupe de ces enfants issus des pères marocains début avril 2006 est une occasion pour eux de découvrir le pays de leurs pères.

Au cours de cette présentation à la ville de Bregenz le 20 de ce mois et à la ville de Feldkirch le 25 octobre, une documentation photographique assez riche des données a été présentée et commentée par les spécialistes présents. La visite du Feu Sa Majesté le Roi Mohamed V à la ville de Bregenz, où les soldats marocains ont commencé leur marche en Autriche, n´est pas resté inaperçue. L´image de sa Majesté reste toujours encore présente dans la mémoire des Autrichiens de cette région. Avec Sa Djalaba blanche, il symbolisait la paix et le retour à la normale après des années de destructions massives. Dans son costume moderne, le Prince Héritier à l´époque, Feu Sa Majesté Hassan II, donnait déjà l´impression d´un futur chef d´état moderne et ouvert sur le monde.

Le Maroc célébrera l´année prochaine cinquante ans de son indépendance. Un geste envers ses enfants oubliés sera de valeur et une documentation historique complète du passage de nos Rois et de nos soldats dans cette région est un devoir national envers nous même et envers le monde.

Hamid Lechhab - Autriche
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