«Nous avons fait le plus dur mais aujourd’hui un autre challenge nous attend, celui de gérer cette institution que représente la mosquée. » A l’heure où la mosquée de Créteil accueille ses premiers fidèles, Karim Bénaïssa, président de l’Union des associations musulmanes de Créteil, prend la mesure de la tâche.
La communauté musulmane de la ville exprimait depuis longtemps le besoin de disposer d’un lieu de culte digne et adapté à ses besoins. En 2004, les trois associations musulmanes locales se sont donc regroupées au sein d’une union représentative afin de présenter un projet commun de construction d’une mosquée.
Une première esquisse a été retenue et présentée, dès septembre 2004, aux différents partenaires à travers une large campagne de concertation, tant au sein de la communauté musulmane qu’auprès de la population de la ville, par le biais, notamment, des comités de quartiers. Dès l’origine, le projet a reçu le soutien et l’appui marqués des autorités chrétiennes et israélites locales.
DES SALLES DE PRIERE AU STYLE ARABO-ANDALOU.
La mosquée se compose d’un grand espace de prière : une grande salle de 558 m2 pour les hommes et, en mezzanine, une salle plus petite réservée aux femmes. La décoration intérieure a été réalisée par des maîtres artisans venus de Fès, au Maroc, qui ont effectué les ornementations caractéristiques du style arabo-andalou. Lors de sa récente visite, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, s’est exclamé devant la beauté de l’édifice : « Vous allez nous faire de l’ombre ! »
UN SITE CENTRAL ET BIEN DESSERVI.
« Sans le soutien de la municipalité, le risque aurait été de voir une mosquée construite en périphérie ou dans une zone industrielle », se réjouit Karim Bénaïssa, président de l’Union des associations musulmanes de Créteil. La ville a proposé, en accord avec le conseil général qui était propriétaire d’une partie du terrain, un site central et bien desservi, à proximité du lac et de la base de loisirs, rue Jean-Gabin. Les aménagements extérieurs ont, eux, été réalisés par la communauté d’agglomération Plaine centrale. Plusieurs esplanades entourent ainsi la mosquée comme celle des Oliviers, avec des arbres venus du Portugal, qui mènent aux salles de prière. Le choix architectural met en valeur les symboles de l’islam, avec un dôme et un minaret.
UN CENTRE CULTUREL ET ÉDUCATIF.
La mosquée a aussi vocation à devenir une institution sociale et éducative. C’est dans ce contexte que la municipalité et la communauté d’agglomération Plaine centrale ont choisi de porter le volet culturel du projet. Que trouve-t-on ainsi dans le bâtiment ? La partie culturelle du centre est composée d’espaces consacrés à la découverte et à l’approfondissement des cultures de l’islam, avec une bibliothèque, un salon de thé-restaurant, un hammam, des salles d’exposition et des salles d’études pour les cours d’arabe et le soutien scolaire. Les locaux devraient être ouverts au public au début de l’année 2009.