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Deux jeunes MRE planchent sur un film d'action à la marocaine

Nabil Bouhajra et Mohamed Fekrane, deux jeunes MRE s'attaquent au cinéma marocain. Ils planchent sur un film d'action qui devrait casser la baraque et les clichés du Maroc à l'étranger.

Ils sont trentenaires. Ils ont la fureur de vivre et une longue expérience dans le cinéma étranger, européen et américain. L'un - scénariste et producteur - habite à Paris et travaille dans une société de distribution de cinéma, le second - réa­lisateur - vit entre Los Angeles, Paris et Casablanca, il a notamment réalisé en second-unit des épisodes de la saison 4 de «24h Chrono» et «Dexter». Excusez du peu ! Le défi de Nabil Bouhajra (le premier) et de Mohamed Fekrane (le second) : ils ont choisi d'unir leurs talents au profit du cinéma marocain et de revenir au pays y réaliser un vrai film d'action, destiné aux Marocains et aux étrangers.

«Fast & furious» à la marocaine

Mourad est un jeune policier, ancien passionné de sport automobile et de tunning. Il assiste à un accident de la route lors duquel un jeune enfant de huit ans est percuté. Mais le coupable, «un fils de» (d'un homme influent) ne va pas être poursuivi. Mourad suspecte et enquête, il met le doigt sur une affaire... tombe sur un réseau de (suspense)... la meilleur façon de remonter cette filière est de l'intégrer. Pour ce faire, il va se servir de leur passion commune : les voitures. Voici en substance le synopsis de «Casa nostra», le film que Nabil et Mohamed vont réaliser, et dont le tournage doit démarrer cet été.

«Enquête sur fond de course-poursuite, le film se déroulera de Casa à Marrakech en passant par Tanger et Rabat. L'objectif de cette fiction est de filmer un Maroc moderne, celui d'aujourd'hui, avec des jeunes qui savent s'amuser autant, si ce n 'est plus, que les jeunes Parisiens et occidentaux», explique Nabil.

Fini l'image d'un Maroc poussiéreux et folklorique vendu dans les catalogues des agences de voyage. Les stéréotypes sautent(et de joie) : non, les Marocaines ne passent pas leur temps à préparer, boire... du thé à la menthe avant de roter. Ni les hommes à manger des cornes de gazelles à longueur de journée pour ensuite aller clamer «gazelles, je vous aime !» dans la rue. Ils font du jet, du parachutisme, du tunning. Ils aiment les voitures, vont à la plage, et n'ont pas d'yeux que pour le chameau du Haj Momo qui s'endort pendant un travelling avant !

Selon Nabil Bouhajra, «l'amour pour les belles voitures, le tunning, et les sports mécaniques, touche toutes les classes sociales. C'est là-dessus que s 'appuie le scénario. Il voit dans le Maroc moderne, avec des villes comme Casablanca, Rabat, Tanger et Marrakech, ainsi que leurs populations locales, le terrain idéal pour l'action de son film».

Un taxi à la Besson ? «Pas vraiment, la touche marocaine fait la différence». Un spot publicitaire sous-titré «Voyez le Maroc, comme il est beau notre royaume»? «Ce n'est pas commandé par la wilaya de Casa, plaisante Nabil, on va filmer les villes comme jamais elles ne l'ont été, en faire des «stars» de ciné, comme Los Angeles ou Miami, mais dans un registre de cascades et d'humour local. Filmer également à l'Américaine avec des plans spécifiques pour mettre en valeur les avenues, les bâtiments, l'anatomie des villes».

Une façon de balader la caméra qui apportera un rythme efficace, dont Mohamed Fekrane, heureux habitué des plateaux ciné «made in USA», a le secret. «Un nouveau regard sera ainsi porté sur le Maroc avec une rageuse envie d'exprimer en termes de valeurs, un regard appuyé et différent. Moderne et beau».

Nabil, qui a quitté le Maroc à l'âge de dix mois, confie être une sorte «d'ambassadeur du Maroc en France». Toujours en poste à Paris, il attend juste que Mohamed finisse de tourner la série «Dexter», aux Etats-Unis. «Ensuite, on attaque direct. L'ambiance va être électrique». Il n'y a plus qu'à espérer que cette électricité contribuera à éclairer le regard de l'étranger sur un nouveau Maroc.

Chkoun les acteurs ?

Le casting, en cours de finition, a déjà attribué les rôles principaux. Pour ce qui est des rôles féminins (battement de tambours pour le suspense) c'est «Zineb Alaoui, notre Angelina Jolie marocaine», confie Nabil. Et chez les hommes, la star montante Mourad Zaoui (le rôle du policier) est pressentie pour le rôle principal aux côtés de Karim Saidi. Parmi les autres belles surprises, la bande originale son du film sera signée par des groupes de hip hop locaux et internationaux. Ces deux zmigris, qui viennent avec un gros carnet d'adresses, devraient être accompagnés de guests internationales. .. un casting prestigieux, en somme. Des stars au Maroc, sans la présence de Ridley Scott, déjà ça, ça casse les clichés.

Malika Guillemain-Loudifa
Source: Le Soir Echos

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