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Les Météorites, cette manne qui tombe du ciel

Vous-vous souvenez sans doute de la rumeur selon laquelle une météorite allait provoquer un gigantesque tsunami sur les côtes marocaines fin mai dernier? Elle n’avait provoqué finalement qu’une vague de panique parmi les habitants des villes côtières du Royaume.

Ce n’était heureusement qu’un canular qui a circulé sur internet sans faire trop de dégâts sauf auprès des plus crédules. En fait, les auteurs de cette fiction n’étaient pas trop loin de la réalité, puisque le Maroc fait partie des pays qui reçoivent le plus de météorites (inoffensifs) dans le monde. Plusieurs échantillons proviennent effectivement de trouvailles faites dans le Sahara marocain.

Malheureusement, le trafic de météorites, très prisées par les collectionneurs et les chercheurs, dilapide ce patrimoine national. Fossiles et minerais sont également cibles de ce pillage organisé. Pour les préserver, les spécialistes prônent la création de musées spécialisés, comme c’est le cas sous d’autres cieux. L’un des météorites qui ont marqué les annales marocaines est sans doute celui tombé le 22 novembre 2004 (à 11 h 45 mn) à Ben Guerir. Le plus gros morceau de cette trouvaille, provenant de la ceinture d’astéroïdes qui se trouve entre Mars et Jupiter, pesait 10 kg. Il s’agit pratiquement de la première chute observée et scientifiquement déclarée dans les normes en vigueur.

C’est dans les déserts chauds et froids (antarctique et pôle nord) que les météorites sont le plus facilement détectées. “La couleur sombre des météorites ressort mieux sur les fonds blancs ou jaunes des déserts”, explique Pr Hasnaa Chennaoui Aoudjehane, enseignante-chercheuse dans ce domaine et organisatrice d’un workshop spécialement dédié pour la première fois à l’étude des météorites. La ville de Casablanca a en effet accueilli, mercredi 2 et jeudi 3 août, une soixantaine de spécialistes internationaux qui ont planché sur les différents aspects des météorites. Parmi eux figurent: les conservateurs des musées de Paris, Frankfurt, New York ou encore du fameux musée Smithsonian de l’histoire naturelle à Washington, sans compter des scientifiques, des chercheurs ainsi que des éditeurs de revues spécialisées.

“Météorites du désert: collecte, documentation des trouvailles et future coopération dans le domaine de la recherche” était le thème retenu par les organisateurs. L’objectif de l’atelier, organisé par la faculté des sciences, Université Hassan II de Aïn Chock, en partenariat avec la Meteoritical Society, est d’établir un partenariat scientifique international depuis la collecte jusqu’aux travaux les plus poussés sur les échantillons. “Les météorites sont une véritable mine d’informations sur le système solaire, la présence de l’eau, l’extinction massive des espèces (notamment les dinosaures)… ”, indique Hasnaa Chennaoui.

Pour le moment, les spécialistes marocains en la matière se font rares. Mais l’intérêt pour cette discipline pointue ne semble pas manquer parmi la jeunesse marocaine. En témoigne la participation active des étudiants de la faculté des sciences dans l’organisation de la conférence de Casablanca. “Nous avons une étroite collaboration avec des chercheurs français et nous comptons également développer nos rapports avec une équipe américaine de la NASA”, assure Hasnaa Chennaoui.

Aziza EL AFFAS
Source : L'Economiste

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