Le réalisateur marocain Hassan Benjelloun se prépare à entamer le tournage de son dernier long métrage « Le Bar ». Prévu le 05 juillet 2006, le tournage aura lieu dans plusieurs villes marocaines notamment Casablanca, Mohammedia et Bejaâd. Un parterre d'artistes marocains participera dans ce film qui remonte aux années soixante pour raconter le Maroc d'après l'indépendance.
Un nouveau long-métrage du réalisateur Hassan Benjelloun verra incessamment le jour. « le Bar » portera un regard sur une période donnée de l'histoire du Maroc et nous invitera, de ce fait, au voyage dans le temps et à la découverte du climat social, de cette mentalité et de cette ambiance qui régnaient dans les années soixante au Maroc au lendemain de l'indépendance. Ce film véhicule l'image d'un pays où, autrefois, musulmans, juifs et français se côtoyaient, nous explique le réalisateur Hassan Benjelloun. Le temps que dure la trame (quatre vingt dix minute), nous toucherons cette cohabitation qui faisait que tout ce beau monde vivait en parfaite harmonie dans la ville de Bejaâd. Cohabitation, tolérance et coexistence régissaient, en effet, les rapports entre les différentes confessions jusqu'à ce que l'intolérance et l'incompréhension s'installent et gâchent la quiétude rassurante jadis instaurée. Il est, également, question dans le film de l'exode des juifs.
Comme son titre l'indique, l'histoire de cet opus se déroule dans un bar. C'est précisément «Chez Pierre» à Bejaâd. A cet époque, cette petite ville, abritait musulmans, juifs et chrétiens. Ces communautés vivaient en paix sans que rien ne vienne ébranler leur paisible existence. Toutefois, cette vie sereine a été, malheureusement de courte durée. Car le départ des juifs en Israël va bousculer cette sérénité qui profitait à tout le monde.
En voici, laconiquement l'histoire du «Bar». Ce lieu doit impérativement fermer. Mais ce n'est là que la volonté de certains membres de la communauté musulmane. Les autres sont loin d'approuver cette décision. Mais si le prêche de l'imam est en faveur des musulmans fervents ordonnant sa fermeture, la loi, elle, stipulait à l'époque, que tant qu'il y a un non musulman dans la ville, le bar ne peut être fermé. Aiguillonnés par l'ardent désir d'assurer la survie du bar, quelques uns sont allées faire pression sur Shalom, un vieux juif musicien, pour qu'il reste à Bejjad. Le conflit s'aggravera et mettra en péril les relations entre les uns et les autres et la tolérance qui existait avant.
Rarement abordé dans les oeuvres cinématographiques auparavant, ce thème dont l'importance n'est pas à négliger, a commencé, il y a peu de temps à faire l'objet de plusieurs films dont « Adieu mères » de Mohamed Ismail. On assiste, en effet, de plus en plus à l'émergence d'un cinéma prônant la tolérance, l'indulgence pour lutter contre toutes les formes d'exclusion et l'intolérance qui se propagé dans notre société.
Les rôles sont interprétés par un parterre d'acteurs de la stature de Hassan Sqali, Salah Eddine Bensaleh, Abdelkader Lotfi, Rabiâ el Kadi, Hammadi Tounsi et autres.
Prévu le 05 juillet 2006, le tournage se déroulera entre Casablanca, Mohammedia, Bejaâd entre autres villes. Le budget affecté à ce long métrage est de 700 millions de dirhams.
Rappelons que le réalisateur Hassan Benjelloun a à son actif plusieurs films dont «Yarit» en 1993, «Les amis d'hier» en 1998, «Jugement d'une femme» en 2000, «Les lèvres du silence» en 2001, «le pote» en 2002. A noter que «la chambre noire», a réalisé un grand succès auprès du public et a été primé dans plusieurs festivals internationaux.
Soumia Yahia
Source: Al Bayane