Partir, c’est le nouveau roman de Tahar Ben Jelloun.
L'écrivain franco-marocain a obtenu le Prix Goncourt il y aura bientôt vingt ans avec La nuit sacrée. Depuis, il multiplie les succès : entre autres et parmi les plus récents, citons Le racisme expliqué à ma fille, près d'un demi million d'exemplaires vendus. Tahar Ben Jelloun s'empare une nouvelle fois d'un thème d'actualité lié à sa double culture, orientale et occidentale : l'immigration vers l'Europe des jeunes Marocains, y compris aujourd'hui les plus cultivés. Partir est une obsession pour tous ces jeunes gens. "Quitter cette terre qui ne veut plus de ses enfants, partir pour sauver sa peau même en risquant de la perdre", écrit Tahar Ben Jelloun. Et tous les moyens sont bons. Son personnage principal, Azel, qui plait aux filles et qui le leur rend bien, plutôt que de traverser le détroit de Gibraltar, "le brûler" comme on dit là-bas, à la merci des passeurs corrompus, va suivre à Barcelone un riche espagnol homosexuel qui lui fournit le visa tant convoité.
La ville de Tanger où débute le roman de Tahar Ben Jelloun n'a pas été choisie au hasard. C’est un lieu historique de rencontres et d'échanges entre les deux rives de la Méditerranée. L'Europe est là toute proche et la tentation encore plus grande, presque palpable. Le soir, comme le raconte très bien Ben Jelloun, les jeunes marocains désoeuvrés regardent s'allumer, une à une, les lumières de la côte espagnole comme autant de signaux d'un possible eldorado. On en est loin ! et le bonheur est rarement au bout du voyage pour les candidats à l'exil de Tahar Ben Jelloun. Tout n'est pourtant pas perdu, un beau personnage de femme incarne l'espoir, elle s'appelle Kenza. Elle survivra au mirage du départ. Quant un roman en dit plus et mieux que toutes les enquêtes sur le drame de l'émigration, ici et là-bas...
Partir, le nouveau livre de Tahar Ben Jelloun chez Gallimard
Source: RTL