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Théâtre : Tayeb Saddiki «constructeur avec le peuple»

L'expression est de l'architecte égyptien feu Fethi et elle s'applique à merveille à Tayeb Saddiki, qui va doter le Maroc de son premier théâtre privé.

«Privé de moyens» dit avec humour l'auteur du Mejdoub, fort porté sur le mot d'esprit et qui connaît à fond les grands maîtres en la matière, de Molière à France Allais ou Al Jahid.

Tayeb a écrit, mine de rien, une vingtaine de livres, avec l'édition de ses pièces majeures et aussi des essais et il est même passé au roman, avec pour «théâtre» la ville d'Essaouira et bientôt Casablanca.
Et maintenant, ici et maintenant pour reprendre Godard, il passe à la concrétisation d'un vieux projet, qu'il colporte dans son subconscient depuis l'enfance, aux côtés du Savanissime Saddiki, le grand fakih d'Essaouira, auteur du «Ikad Assarira» et où l'enfant rêvait d'être édificateur, constructeur et architecte.

Architecte de l'imaginaire, c'est ce qu'il a fait toute sa vie, au service du théâtre, mais aussi du cinéma et des arts plastiques, en réussissant à calligraphier la scène, après avoir scénographié la lettre.

Sacré Tayeb, sacré c¦ur que celui-là qui a rêvé d'un théâtre en dur, sorti des entrailles de la terre, au prix de nombreux sacrifices, de cet «entrepreneur» entouré de marionnettes géantes, de masques et autres tableaux et accessoires, qui serviront à décorer le théâtre Mogador sis à l'avenue Ghandi.

De Ghandi à Mohamed El Fassi il n'y a qu'un pas que Tayeb Saddiki a franchi allègrement, en logeant à bonne enseigne, le théâtre pour Ghandi et la résidence, une petite villa, pour l'intellectuel du Malhoune et que Tayeb a failli vendre, pour achever la construction du premier théâtre privé du Maroc, construit en hommage au théâtre marocain.

Tout est prévu, galerie Eugène Delacroix le premier peintre à avoir fait connaître le Maroc, studio de musique pour Zoubeir, atelier de menuiserie, loges portant chacune le nom d'une personnalité des arts, de la culture et du théâtre, avec Mustpha Salamate, qui aura son administration (enfin, le hadj est servi et on attend ses humeurs sur son pèlerinage à la Mecque, sur les traces de Abdellah Hammoudi), un café-théâtre, un atelier cyber-théâtre, etc.

Amina, notre guide nous fait entrer dans un labyrinthe minuscule de par son espace, mais combien immense et sans fin, comme pour un Sandok Lafraja, avec ses marionnettes d'ombre, ses ombres, ses éclats, il suffit d'y mettre la tête et, attention, c'est parti pour le voltige
On oublie le fil et on se hasarde dans le réel cru: «Je ne vais pas apprendre aux jeunes le théâtre, je leur enseignerais les métiers du théâtre», assure Tayeb Saddiki, qui sait que la besogne ne sera pas aisée, surtout que les travaux dépendent d'un argent que Tayeb n'a pas ou pas encore et qui s'implique dans une communication utilitaire et efficace: construire jusqu'à épuiser les moyens, les «petits chèques» (on dit chouiyakes, intraduisible et non convertible en langues européennes!) et cela se poursuivra tant que le théâtre n'est pas achevé.

Et il le sera, avec quelques recettes dont seul Tayeb Saddiki a le secret et qu'il divulguera ce vendredi, à partir de 17H00 au théâtre privé Mogador en construction.
La presse y est cordialement invitée !

Belaïd BOUIMID
Source : Al Bayane

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