Fès: Séminaire sur les plantes médicinales et aromatiques

Réunis à Fès dans le cadre d'un séminaire organisé à la faculté de médecine et de pharmacie, par l'institut national des plantes médicinales et aromatiques de Taounate (Université Sidi Mohammed Ben Abdallah) sous le thème "qualité et législation des plantes médicinales et aromatiques", les intervenants dont des médecins, consultants internationaux et responsables d'organismes européens ainsi que les enseignants chercheurs des universités marocaines ont exposé les différentes stratégies sur la maîtrise de la qualité des PMA élaborées par des institutions internationales et gouvernementales aux fins de leur intégration dans le développement durable.

Intervenant dans ce cadre, le Pr. Mohammed Hmamouchi, directeur de l'institut national des PMA de Taounate et président de la rencontre, a expliqué que l'objectif de ce séminaire est de sensibiliser les chercheurs marocains sur la nécessité de mettre en place une législation marocaine pour organiser et réglementer le secteur des PMA et de les informer sur les innovations dans le domaine de la qualité au niveau international.

Rappelant l'impact de la mondialisation sur la filière des PMA et l'ouverture de ce marché à partir de 2010, le Pr. Hmamouchi a révélé l'existence de 35.000 espèces de plantes utilisées dans le monde qui ont drainé un chiffre d'affaires d'un montant de l'ordre de 19,4 milliards de dollars en 2002.

M. Hmamouchi a, à cet égard, expliqué la stratégie de l'institut national des plantes médicinales qui s'articule notamment autour de la formation continue, le perfectionnement, l identification des plantes à l'appui à la mise en culture et l'aide à la mise en place des techniques d'extraction , d'analyse et des unités de productions et l'accompagnement des entreprises marocaines. L'intervenant a, à ce propos, mis en exergue la richesse de la flore marocaine qui comprend quelque 4200 plantes, déplorant toutefois l'absence de stratégie et de pratiques commerciales indispensables au développement du secteur. Il a à ce sujet fait savoir que seules 800 plantes sont utilisées actuellement.

Le professeur Hmamouchi a également fait état de l'existence d'une production scientifique (brevets, livres, publications) et des thématiques de recherche appliquée élaborées par l'institut national des PMA qui est aujourd'hui un pôle de compétence qui veille à l'intégration de la filière des PMA dans le développement national, la mise en valeur des zones déshéritées, l'élaboration de partenariat avec les sociétés privées et les organismes nationaux et internationaux.

Pour leur part, les experts européens qui ont exposé les différentes stratégies relatives à la maîtrise de qualité élaborées par des institutions internationales et gouvernementales ainsi que par des sociétés privées, ont indiqué que les législations européennes en la matière se sont renforcées récemment et propagées à travers le monde.

Ils ont de même présenté les méthodes techniques de production, de normalisation et de contrôle de la qualité des PMA en déplorant la méconnaissance liée à cette législation et appelant à la mobilisation des industries, car ce secteur, ont-ils estimé, représente une des principales rentrées de devises pour certains pays.

Le séminaire de deux jours poursuivra ses travaux par la tenue d'une table ronde sur le thème "secteur à valeur ajoutée et contraintes", ainsi que par une visite de la ferme expérimentale de l'institut national de Taounate où une conférence pratique sera animée par le Pr. Jean Pierre Ferraud sur le thème "culture de plantes médicinales et aromatiques, cultures industrielles (aspects de la culture, de la plantation à la récolte).

Source : MAP