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Izza Genini

Les voyages sont un “Cadeau précieux pour ceux qui considèrent les choses étranges des grandes villes et les merveilles des voyages” (Tuhfat al-nuzzar fi ghara’ib al amsar wa-‘adja’ib al-asfar )
Ibn Battuta

L’exergue (titre d'un livre d'Ibn Battuta) est un peu l’idée motrice d'Izza Genini, personnalité reconnue du monde de la culture. La vie est faite d'allers et retours entre les deux rives de la Méditerranée, d'échanges ininterrompus entre deux pays, deux cultures, d'autres univers.

Les déplacements sont une façon d'aborder la vie avec amour et Izza, productrice, lettrée, anthropologue éprise du Maroc, a mis beaucoup d'amour dans ses voyages.

La ville de Casablanca s'est enorgueillie de la naissance d'Izza Genini en 1942. La ville réunit à la fois une culture très ancienne, une modernité étonnante et une liberté de ton. Elle a aussi connu la barbarie des fusils et le bruit des bottes.

C'est avec l'indépendance marocaine qu'Izza décide de persévérer dans son travail d'investigation, de recherches dans ses voyages en arrivant en France, nation à la brillante civilisation qui l'a influencée et aider à s'ouvrir sur des mondes nouveaux, à se libérer. Elle a quitté Casablanca vers la France avec l'idée de tirer profit de la culture et du bien-être français.
N'oublions pas qu'à ce moment là, la France avait une dette à l'égard du Maroc qui l'a aidé à recouvrer son indépendance.

Izza est donc arrivée en France en 1960. Elle a commencé cette aventure à 18 ans à la prestigieuse Sorbonne et aux Langues Orientales pour y boire à la source des Savoirs littéraires et linguistiques.

Pendant des années, elle s'est investie avec beaucoup de sérieux et d'énergie, instaurant un tissu de relations, de contacts avec l'étranger dans des festivals français. Au début des années 70, elle est devenue directrice du Club 70 pour le Septième Art.

Après trois ans passés à accumuler une expérience cinématographique de qualité, elle a monté la société SOGEAV pour la distribution de films en Afrique francophone et pour la promotion de films africains en France et à l’étranger.

Elle est revenue dans son pays natal en 1978. Le retour aux sources de cette femme érudite a été vécu comme un enrichissement et elle reprend alors son travail de recherches alternant réflexion méticuleuse et analyse rationnelle.

Elle s'est lancée dans le patrimoine ancien avec une approche nouvelle. Elle dit que « Escalader les montagnes pour avoir une vue plus claire, une vision plus large des sommets vous donne une force plus grande ». Elle a porté sur ce patrimoine un regard perçant chargé de curiosité et d'amour.

Il est certain qu'il y avait alors un grand besoin de connaître ces trésors de l'humanité, de les recenser et de les transmettre à d'autres, afin de les faire vivre, de les fructifier, de solidifier ce qui a résisté à l'épreuve du temps.

Son premier travail a consisté à rassembler les matériaux qui serviront de trame pour son film "Maroc, corps et âme". Ce film a apporté un éclairage sur un grand nombre de musiques traditionnelles du Maroc : Aïta, Melhoun, Medah, Gnaoua, Deqqa Marrakchi, etc …
« Maroc, corps et âme » a obtenu le prix Jules Verne en 1991.
En 1994, elle a rédigé le scénario et réalisé le film "Retrouver Ouled-Moumen" et a obtenu le Prix du Festival du Film d 'Histoire à Pessac en 1995.

Suit toute une série de productions fondées sur le patrimoine marocain comme "La Voix du Maroc, Pour le plaisir des yeux, Lettre à Rita", et autres grandes œuvres qui ont fait connaître la culture de ce pays mais aussi des textes, des ouvrages et des articles concernant tous la culture marocaine.

Tous ces travaux montrent l'étendue de ce domaine culturel qui a été et reste riche par son ouverture aux peuples, aux religions, aux coutumes tout en conservant ses traditions.

Le chant traditionnel marocain constitue un sujet de dialogue culturel et de tolérance nouant des liens entre le Judaïsme et l'Islam dans un même pays, protégeant ainsi les communautés qui le composent.

Le Maroc est fier de compter parmi ses enfants une telle fille qui n'a cessé d'œuvrer pour le Maroc et de faire connaître son rayonnement culturel au sein de la culture mondiale de l'Humanité, une expérience unique en Afrique et dans le monde arabe.

Nous pensons que le monde a grand besoin de tirer profit de cette expérience. Nous pensons qu’Izza Genini est un modèle de référence pour qui veut apprendre les valeurs de la co-habitation culturelle.

Saïd EL MEFTAHI - Yabiladi.com
(traduction FBEM)
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