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« Les Oubliés de la mémoire : Les anciens combattants étrangers »

« Les Oubliés de la mémoire : Les anciens combattants étrangers »

Lundi 21 juin 2004 :

10h : Dépôt de gerbes à la mémoire des anciens combattants étrangers, Place de la résistance à Caen

11h 30 : Réception au Conseil Régional de Basse Normandie

14h30 : Colloque « Les oubliés de l’Histoire », au Mémorial de Caen avec Belkacem Rachem, ElKbir Atouf, Jean Mrie Fawer, Marc Pottier, Yousef Haji, Younès Ajjarrai

19h00 : Conférence-débat, témoignages, en présence d’anciens combattants étrangers( du Maroc et du Sénégal), au Mémorial de Caen, précédée du film « C’est nous les africains » ;

21h00 : Concert Musical, au Mémorial de Caen

Trait d'union, France Maghreb

Adresse : 403, Le Val. 14 200 Hérouville
Tél-Fax : 02.31.43.57.45
Internet : www.tunion.org
E-mail : [email protected]


ANCIENS COMBATTANTS ETRANGERS : LES OUBLIES DE LA MEMOIRE
Par Elkbir ATOUF

Goumiers ou Goum, Spahis et Tirailleurs, voici des terminologies qui sentent le parfum colonial. Certes, les soldats africains sont entrés dans la légende à travers les combats acharnés qu’ils avaient mené héroïquement pendant les deux Guerres. En revanche, ces soldats ne sont pas encore entrés dans l’histoire car cette histoire est occultée, refoulée et gommée de la mémoire collective nationale. D’où ce Café Interculturel qui s’impose en cette période pour que ces combattants de la liberté retrouvent une mémoire digne de ce nom, pour lutter ainsi contre l’oubli et pour que les générations du monde contemporain se rappellent bien que des soldats dits « coloniaux » ont défendu les valeurs de la Liberté en France, en Belgique, en Italie et en Europe.

Il fallait recruter des soldats pour maintenir l’Afrique coloniale, assurer ce que les théoriciens de la colonisation appelaient pudiquement « la pacification » (1907-1934/36) et contribuer à l’effort de deux Guerres. C’est ainsi que les soldats africains ont été entraînés par la France sur différents fronts militaires dont plusieurs, comme celui de 1940, eurent une issue désastreuse. Sans parler pour autant du long calvaire vécu par ces soldats à travers les guerres de décolonisation, en Afrique et en Asie et notamment en Indochine et à Madagascar.

Le propos est de montrer pourquoi et comment la France a recruté des troupes dites coloniales. L’évolution quantitative démontre à quel point le recrutement intensif de ces soldats a eu pour conséquence l’institutionnalisation d’un mode de déracinement particulier de type colonial. Cela a laissé des empreintes indéniables sur le mouvement migratoire et sur l’évolution sociale et politique qu’aucune « école » n’a pu ou n’a voulu encore « enseigner ».


ANCIENS COMBATTANTS ETRANGERS : DE L’HONNEUR MILITAIRE AU RMI
Par Younes AJARRAI

A la fin des années 50, les autorités françaises ont pris la décision de cristalliser, c’est-à-dire geler, les montants des pensions des anciens combattants issus des anciennes colonies. Ainsi, un écart s’est creusé entre anciens combattants français et leurs frères d’armes étrangers. A titre d’exemple, au 31/12/200, pour une pension militaire d’invalidité à 100%, un français percevait 686 euros par mois, un camerounais 103 euros et un marocain 61 euros.

Cette discrimination basée sur la nationalité a été jugée illégale par le Conseil d’Etat dans son arrêt du 30/11/2001. C’est l’arrêt DIOP, du nom d’un tirailleur sénégalais. Cependant, le gouvernement continue de refuser le rétablissement de l’égalité des droits, pleine et entière, envers ses anciens agents.

Aujourd'hui encore, des papys qui ont libéré l’Europe s’entassent dans des chambres SONACOTRA à peine spacieuses de 6 m² et attendent le règlement de leurs dossiers. A défaut, des associations les aident à obtenir le RMI.


1. Goum : créé en tant que corps militaire supplétif, recruté parmi les populations locales de l’Afrique française et particulièrement au Maroc.

2. Spahi : terme provenant du turc « sipahi », qui veut dire cavalier (turc). En Afrique du Nord, il s’agissait d’un cavalier appartenant à un corps composé essentiellement d’autochtones, créé en 1834 en Algérie d’abord, puis au Maroc en 1911-1912.

3. Tirailleur : soldat d’infanterie détaché en avant comme éclaireur permettant de reconnaître le terrain ennemi ; d’où le fait qu’ils étaient souvent en première ligne d’attaque. Considérés comme « soldats professionnels », ils étaient recrutés par la France coloniale exclusivement hors de la Métropole et notamment en Afrique du Nord et au Sénégal.

Emission spécial MRE
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