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Khouribga : Un Festival 100% Aâbidat Errma du 7 au 9 Mai

Les paroles sont d’un humour à faire se rouler par terre de rire. Autodérision, caricatures sociales, moquerie vis-à-vis des voisins, de l’épouse, des détracteurs…tout y passe. Avec la gestuelle qu’il faut. Acrobaties de tous les genres, roulades dans toutes les formes sont également de mise.

Les instruments musicaux sont réduits au strict minimum et ne dépassent guère la fameuse taârija, le mqess et les bandirs. Le rythme est effréné, énergétique, ascendant, avec des refrains sans cesse répétés, entrecoupés par des phrases courtes, arrimées et inspirées d’un langage populaire dit de rue, quelque peu osé. Le spectacle, aux allures interminables, est à couper le souffle. On l’aura peut-être compris, c’est de Aâbidate Errma qu’il s’agit. Un art qui malgré son caractère traditionnel, ancré dans le temps, semble en éternelle jeunesse, portée en cela par des jeunes pratiquants déterminés à perpétuer la tradition. Une tradition et un patrimoine qui seront célébrés du 7 au 9 mai à Khouribga, à l’occasion de la 5ème édition du festival national de Aâbidat Errma.
Prendront part à cette manifestation culturelle et artistique, plusieurs groupes de musique de différentes villes du Royaume qui ont été sélectionnés par un comité réunissant une pléiade de chercheurs et spécialistes du patrimoine populaire.

Organisé par le ministère de la Culture en partenariat avec la préfecture de Khouribga, le conseil de la région Chaouia-Ouardigha, ce festival a pour objectif de promouvoir et de garantir la pérennité de ce patrimoine.

Un patrimoine qui faisait office dans le passé de véritable hommage aux valeurs et traditions de la tribu, chantant les exploits des anciens guerriers. C’est ce qui explique, et chose rare dans les arts traditionnels marocains, que l’art de Aâbidat Errma sont chantés et dansés à titre exclusivement masculin. Avec le temps et l’évolution de la société marocaine, Aâbidat Errma s’est mu en un art festif, où l’esprit de fête à la marocaine, et la belle pagaille qui va avec, sont la seule règle.

Une tradition et un art qui restent très vivants au Maroc. Arabe populaire, cette musique est présente partout dans le pays et accompagne réjouissances et cérémonies. Dans les villes, elle a évolué vers une forme légèrement plus instrumentale. Sans rien perdre ni de sa vigueur ni de sa magnificence, rythmant aujourd’hui comme hier la vie des Marocains, et pas qu’au sein de tribus et villages éloignés. D’où tout l’intérêt que revêt un autre événement, organisé en marge de ce festival, à savoir le colloque portant le thème «l'image de la vie sociale dans l'art des Aâbidat Errma». Un rendez-vous où seront également organisées plusieurs activités culturelles, dont des représentations théâtrales et des expositions patrimoniales.

Tarik QATTAB
Source : Aujourd'hui le Maroc

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